Le projet Olkiluoto 3 (OL3) concerne la troisième centrale nucléaire construite sur l'île d'Olkiluoto à Eurajoki, dans le sud-ouest de la Finlande. Le projet représente l'un des plus gros chantiers de construction en Europe. Son coût est évalué à près de 8,5 milliards d'euros (estimation d'origine : 3,5 milliards d'euros).
En 2002, le parlement a voté en faveur de la construction de la centrale nucléaire. La construction a commencé en 2005 ; des travaux d'infrastructure avaient été réalisés auparavant. Dans les circonstances actuelles, la construction ne devrait certainement pas être achevée avant 2016 (démarrage commercial).
En 2006, tous les contrats importants ont été confiés à des sociétés étrangères. La société AREVA a été choisie comme maître d'œuvre (répartition : Areva 66%, Siemens 34%). Le projet implique plus de 2 000 sociétés et près de 30 000 travailleurs de 60 nationalités différentes. Au plus, 4 700 travailleurs étaient présents en 2010.
Problèmes techniques et retard du projet
L'objectif était d'avoir une nouvelle centrale en exploitation d'ici la fin de l'année 2009. En 2006, de graves problèmes techniques ont retardé le projet pendant plusieurs mois. Les travaux de soudage du couvercle en acier du réacteur ont commencé avec des dessins datés, les trous n'ayant dès lors pas été faits à la bonne place. Une société polonaise a soudé le couvercle manuellement utilisant ainsi une méthode dépassée et lente ; et l'enceinte sous pression du réacteur a dû être refaite.
Le client TVO et le maître d'œuvre Areva se sont chacun rejeté la faute pour les importants problèmes de calendrier. L'autorité en charge de la sécurité et des radiations nucléaires (autorité appartenant au ministère des Affaires sociales et de la Santé) a désigné un groupe de recherche afin d'évaluer la réalisation des exigences applicables en matière de sécurité. Après plusieurs mois de retard, des conclusions ont été obtenues : les travaux de soudage avaient été réalisés en toute sécurité et conformément aux réglementations.
Ces problèmes liés à la qualité et au retard ont fait mauvaise presse au projet. Les ONG (parmi lesquelles Greenpeace) ont compliqué l'avancée du projet. La presse et la télévision ont véhiculé une image négative de la progression du chantier et se sont fait l'écho des problèmes de qualité. Les citoyens étaient inquiets et le soutien pour une nouvelle centrale nucléaire a été mis à mal.
Difficultés
Les Finlandais ont une expérience internationale des gros chantiers. D'autres centrales nucléaires ont déjà été construites par une main d'œuvre nationale en grande partie. Le projet OL3 a créé un nouveau contexte.
Et surtout, l'expérience en termes d'exigences des chantiers de construction de centrale nucléaire est très limitée à l'échelle mondiale.
Nous avons estimé les principaux problèmes suivants :
Un grand nombre de problèmes liés aux salaires, aux modalités d'emploi, à la rémunération des heures supplémentaires, à l'assurance-accidents, à l'organisation des services de santé sur le lieu de travail, au logement, aux retraites, aux impôts et au respect des règles finlandaises sur l'enregistrement des taxes, à l'absence ou la falsification des certificats A1 / E101 ont été constatés.
En 2008, les syndicats ont lancé une menace de grève et ont fait part de leur intention au responsable des travaux de construction du réacteur et à son sous-traitant (confusion sur les taxes concernant les travailleurs, les charges sociales et le paiement additionnel de jours de congés). La grève devait affecter 1 700 salariés. Le sous-traitant était une agence de placement irlandaise inscrite à Chypre qui employait 400 travailleurs polonais sur le site.
Difficultés réciproques
Le défi consiste à opérer un suivi permanent sur le chantier et à fournir des informations de base pour les inspections.
avec des inspections, à travers des initiatives communes :
Réunions fréquentes et coopération avec le client TVO et le maître d'œuvre Areva Siemens.
Prévenir en temps réel l'économie souterraine dans le domaine de la construction
Préserver
En d'autres termes, prévenir la discrimination, notamment la discrimination des étrangers, empêcher les entreprises de gagner un avantage concurrentiel par la violation des conditions minimales d'emploi et de travail.
Le gouvernement finlandais a placé la prévention de l'économie souterraine parmi les priorités absolues. La Finlande a une nouvelle législation pour lutter contre l'économie souterraine dans le secteur de la construction.
À titre d'exemple, chaque ouvrier de la construction doit avoir une carte d'identité et un numéro fiscal finlandais. Le numéro fiscal de chaque travailleur doit être inscrit sur le registre fiscal. Sur place, chaque travailleur doit avoir une carte d'identité avec son nom, sa photo, son numéro fiscal et son statut (salarié ou indépendant) ainsi que le nom de la société qui l'emploie. Des informations sont collectées chaque mois à des fins d'analyse : contrats, montants des contrats, informations sur les travailleurs (avec un certain contenu informatif).
Supervision et surveillance
En Finlande, les autorités en charge du travail ne représentent pas les intérêts des parties mais surveillent le bon respect du droit.
Sécurité des retraites à garantir pour les salariés et les indépendants :
Le syndicat finlandais de la construction a négocié pour avoir sur le site un délégué syndical à plein temps et un délégué en charge de la santé et de la sécurité au travail.
Les premiers travaux sur pièce de moindre envergure ont été donnés aux sociétés finlandaises.
Le client TVO voulait empêcher l'entrée d'un représentant syndical sur le site. Une solution a été trouvée à la suite de longues négociations.
60 représentants des 6 autorités ont réalisé une inspection conjointe sur le site OL3 au printemps 2013. 2 000 travailleurs ont été interrogés sur place. Seules 100 personnes environ n'ont pas été entendues.