Confrontée depuis un certain temps à un taux de chômage élevé et un nombre important de fermetures d'entreprises, la province du Hainaut doit poursuivre et développer son effort de relance de l'activité économique et de revalorisation des ressources humaines.
Cette province se trouve exposée particulièrement à la concurrence déloyale.
Des conséquences préjudiciables pour les travailleurs et pour les entrepreneurs découlent de toutes ces formes d'illégalité :
Le phénomène dénoncé met aussi en péril les mécanismes de solidarité mis en place par les partenaires sociaux au sein du secteur.
Les parties signataires de cette convention ont décidé d'élaborer une stratégie commune afin de lutter contre le phénomène du travail illégal et ses conséquences en unissant leurs efforts et en orientant conjointement leurs actions.
Ces phénomènes de concurrence déloyale sont d'autant plus préoccupants que le mécanisme d'enregistrement des entreprises a été supprimé en septembre 2012.
L'enregistrement des entreprises, non obligatoire, était un processus efficace de contrôle provincial des entreprises de construction mis en place en 1978 pour lutter contre la fraude sociale et fiscale. Il s'agissait d'une espèce "de label" octroyé aux entreprises respectueuses de la législation sociale et fiscale. L'octroi de cet enregistrement permettait aux entreprises et aux particuliers faisant appel à celles-ci de bénéficier de certains avantages financiers.
La Commission qui octroyait ou refusait l'enregistrement était composée de membres des services publics (social et fiscal), des organisations syndicales et des organisations professionnelles relevant du secteur de la construction.
- Lutter contre le phénomène de fraude social et de travail illégal et ses conséquences, tant pour les travailleurs que pour les entreprises.
- Améliorer l'image du secteur et responsabiliser tous les acteurs.
- Conduire des actions spécifiques au niveau de la province du Hainaut tout en s'inscrivant dans la politique globale de lutte contre la fraude sociale menée sur l'ensemble du territoire belge.
Assiste également aux réunions mensuelles un représentant du SIRS (Service de recherche et d'information sociale).
La conclusion et la mise en œuvre d'une convention entre toutes les parties signataires signée le 1er avril 2009.
Texte convention du Hainaut
La fréquence des rencontres provinciales est mensuelle.
L'accord définit :
La vérification de données
Vérification que toutes les personnes qui exercent une activité dans le secteur de la construction, qu'elle soit temporaire ou permanente, sur le territoire de la province du Hainaut relèvent bien de la commission paritaire n° 124 de la construction
Cette vérification porte tant sur les personnes belges que sur les personnes étrangères.
Elle se fait par un examen conjoint des partenaires au sein du comité.
A titre d'exemples, les problématiques suivantes ont été analysées :
Le non-respect de la bonne commission paritaire entraîne une concurrence déloyale pour les entreprises du secteur de la construction et un non-respect, pour les travailleurs, des conditions de rémunération prévues au sein de cette commission paritaire.
Actions préventives
Organisation de campagne d'informations (rédaction de brochures, de documentation sur le site internet…), de journées d'études et de journées de sensibilisation en direction :
Organisation de formations pour tous les partenaires de la convention, afin que les partenaires sociaux relaient les informations en direction des entreprises ou des travailleurs.
Actions de détection
Une action à venir : l'analyse des contrats d'entreprise. La convention prévoit que les contrats d'entreprise conclus entre les maîtres d'ouvrage et les entrepreneurs ou entre les entreprises générales et les sous-traitants peuvent être examinés au regard des prix fixés pouvant révéler le recours à du travail illégal La "faisabilité" du contrat est analysée sous l'angle de la formation du prix et des délais de livraison prévus, compte tenu du nombre de travailleurs employés et du volume de prestations fixé pour ces travailleurs. La convention prévoit toutefois que le contrat d'entreprise n'est communiqué aux partenaires sociaux que de manière anonyme.
Actions répressives
Les partenaires communiquent au secrétariat les informations dont ils disposent sur tous les cas significatifs de pratiques frauduleuses avérées ou soupçonnées. Sur cette base, les services d'inspection mènent des enquêtes ciblées dès lorsque les informations pertinentes obtenues laissent présager la commission d'infractions sociales graves et/ou d'infractions sociales continues ou répétées. Ainsi, des contrôles d'entreprises "fantômes" (entreprises boîtes aux lettres, sans réel bureau, pas de possibilité de joindre le gérant …) ont été menés en 2010/2011. En 2012, de nombreuses enquêtes dans le cadre du détachement ont été initiées grâce aux informations fournies par les partenaires sociaux. Par ailleurs, régulièrement des contrôles de chantiers de construction, ciblés géographiquement, sont organisés en coordination avec le Contrôle du Bien-Etre en fonction d'informations données par les partenaires sociaux concernant des manquements à la sécurité.
Quelques chiffres
En 2010, 19 enquêtes ont été menées à la demande des partenaires. Les matières visées étaient : - La main d'œuvre étrangère - Le détachement - Infraction chômage Dix enquêtes ont donné lieu à des constats d'infraction.
Constitution de partie civile par les partenaires sociaux
La convention prévoit également que, conformément à l'article 324 de la loi programme I du 27 décembre 2006, une organisation professionnelle qui a conclu la convention de partenariat peut se constituer partie civile dans les procédures relatives au travail illégal et à la fraude sociale. Cette même organisation professionnelle en avertit les autres organisations professionnelles signataires ainsi que les services publics fédéraux. Les services publics fédéraux s'engagent quant à eux à informer les organisations professionnelles lorsqu'à la clôture d'une enquête, les faits sont portés à la connaissance de l'Auditeur du travail concerné.
le nombre de contrôles possibles, le suivi des contrôles par les autorités judiciaires, les difficultés de contrôler l'application des conventions collectives, …
les échanges d'informations pertinentes, des contrôles mieux ciblés, des opérations de contrôles bien coordonnées, une application de la commission paritaire correcte en fonction de l'activité principale des entreprises.
Les personnes directement impliquées dans la convention de partenariat du Hainaut sont convaincues de la valeur ajoutée de ce travail en commun. De par son domaine d'intervention, chaque acteur détient des informations qui permettent aux services d'inspection de mieux lutter contre les phénomènes de fraudes sociales et particulièrement de dumping social et de concurrence déloyale, ces phénomènes étant, chaque partenaire en ayant conscience, autant préjudiciables aux travailleurs, qu'aux entreprises ou encore à l'Etat.
L'on constate qu'à certains autres endroits où ont également été conclues des conventions de partenariat, existent encore une méfiance entre les partenaires ou un certain corporatisme qui empêchent la mise en œuvre d'une dynamique positive.
L'action est positive même s'il est encore nécessaire : - pour les services d'inspection, d'encore mieux sensibiliser tous les agents de contrôle au bénéfice des informations fournies par les partenaires sociaux. - pour les partenaires, d'encore mieux cibler les demandes de contrôles proposées.